Position de la Société Suisse des Pharmaciens pharmaSuisse sur l’étude: Does the advertisement in Swiss pharmacy windows rest on evidence-based medicine?
An observational study, publiée au mois de septembre dans le British Medical Journal Open. Cette étude présente des biais méthodologiques qui peuvent conduire à des conclusions erronées.
Tout médicament qui entre et est commercialisé sur le marché suisse doit être autorisé par l’autorité compétente en matière de médicaments (Swissmedic). Une autorisation n’est octroyée que si l’efficacité et la sécurité du produit sont prouvées. Par conséquent, tout médicament autorisé en Suisse devrait remplir les critères d’efficacité et de sécurité dans la mesure où il est utilisé correctement.
En outre, la classification des médicaments en fonction de leur niveau de preuve adoptée dans l’étude est hautement contestable. Les auteurs de l’étude estiment qu’un médicament doit être soumis à plusieurs études cliniques de qualité afin de pouvoir être considéré comme médicament à l’efficacité prouvée. Les médicaments qui n’ont été soumis qu’à une seule étude sont ainsi considérés comme «médicaments sans preuve d’efficacité». Cette approche est en décalage avec la réalité. Bon nombre de lignes directrices internationales pour le traitement de maladies ne sont définies que sur la base d’une seule étude clinique. Ce postulat impliquerait que les médecins prescrivent quotidiennement des médicaments dont l’efficacité n’est pas prouvée.
Enfin, le choix des «médicaments» par les auteurs de l’étude appelle un questionnement. Les auteurs de l’étude n’ont pas limité leur observation aux médicaments autorisés, mais y ont inclus également des produits cosmétiques, des aliments pour nourrissons, des aliments sucrés (bonbons Ricola®) et des compléments alimentaires. Cette sélection arbitraire fausse considérablement le résultat final. Qui plus est, depuis 25 ans, la publicité en Suisse ne se limite plus aux vitrines des pharmacies et des drogueries. Elle est également présente à la télévision, dans la presse écrite, sur internet, les réseaux sociaux ainsi que les panneaux d’affichage publics.
Les pharmacies sont l’une des premières références santé de la population
La Société Suisse des Pharmaciens pharmaSuisse souhaite rappeler, à titre général et en particulier aux auteurs de l’étude, que le rôle des pharmaciennes et des pharmaciens dans les soins médicaux de premier recours a été élargi dans le cadre de la révision de la loi sur les professions médicales (LPMéd) et de la loi sur les produits thérapeutiques (LPTh). Dans le cadre de la révision de la LPTh en 2019, le législateur entendait précisément promouvoir l’automédication et la remise de médicaments sur conseil spécialisé au travers du canal des pharmacies et des drogueries. En outre l’homéopathie, la médecine traditionnelle chinoise, l’acupuncture, la médecine anthroposophique ainsi que la phytothérapie sont également intégrées dans l’assurance de base. Il est dès lors normal que ces produits fassent partie de l’assortiment des pharmacies et qu’ils soient visibles dans les vitrines. D’autant plus que la publicité pour les médicaments soumis à ordonnance n’est pas autorisée.
Les pharmaciens disposent des compétences, comme le prévoit la loi, de diagnostiquer et traiter, sous leur propre responsabilité, les maladies les plus courantes, de dispenser certains médicaments soumis à ordonnance et d’administrer des vaccins. La santé et la sécurité des patientes et patients sont au cœur des préoccupations du personnel des pharmacies.
À propos de pharmaSuisse
Forte de plus de 7000 membres et quelque 1500 pharmacies affiliées, la Société Suisse des Pharmaciens pharmaSuisse est l’organisation faîtière des pharmaciens. Elle représente officiellement leurs intérêts et, à ce titre, participe activement aux processus politiques et législatifs. pharmaSuisse soutient ses membres dans leur mission de conseil et de prise en charge optimale de la population pour toute question relative à la santé. À cet effet, la société faîtière développe des prestations innovantes pour les soins médicaux de base et élabore des programmes de prévention efficaces. Elle contribue ainsi à renforcer encore davantage la confiance que la population accorde aux pharmaciens.